Le surplus en économie désigne les profits (en termes d’argent ou de bien-être) qu’un individu ou un groupe d’individus est capable de tirer du bon fonctionnement des marchés. L’économie du bien-être analyse ces surplus afin de déterminer si une structure de marché est socialement optimale. D’un point de vue microéconomique, on peut différencier le surplus du consommateur et celui du producteur, qui forment conjointement ce que l’on appelle le surplus total ou économique, également appelé bien-être total. Analysons-les séparément.
Surplus du consommateur:
Le surplus du consommateur est assez facile à comprendre, puisqu’il s’agit de la différence entre le montant qu’une personne est prête à payer pour une quantité donnée de biens, et le montant qu’elle paie effectivement. Dans ce cas, la courbe de demande est donnée par la volonté de payer des consommateurs, combien ils sont prêts à payer pour un bien.
Considérons le marché des livres, et que nous avons trois clients potentiels : Arthur, Bertil et Carl. Arthur est prêt à payer moins de 25 dollars pour un livre, Bertil paierait moins de 20 dollars et Carl moins de 15 dollars. Si le prix est fixé à 25 $, personne n’achète de livres. Lorsque le prix tombe à 20 $, Arthur achète un livre, et le surplus du consommateur d’Arthur correspond à la zone A. Notez que cette zone est égale à 5 dollars, car il s’agit de la différence entre le prix qu’il était prêt à payer (25 dollars) et le prix qu’il paie réellement (20 dollars). Si le prix baisse à nouveau, cette fois à 15 dollars, Bertil achète un livre. Dans ce cas, le surplus du consommateur de Bertil correspond à la zone B. Il faut noter que, puisque le prix d’un livre a encore baissé, le surplus du consommateur d’Arthur a augmenté de A’. B et A’ sont tous deux égaux à 5 dollars. Il en va de même lorsque Carl achète un livre dont le prix baisse à 10 dollars. Le surplus du consommateur, compris comme la somme de tous les surplus individuels du consommateur, correspond à la zone A+A’+A »+B+B’+C.
Lorsque nous répétons ce processus avec un nombre beaucoup plus important d’acheteurs, nous obtenons une belle courbe de demande droite. Maintenant, disons que le prix d’un bien donné est fixé à p0. Dans ce cas, le surplus du consommateur est la zone CS. Lorsque le prix passe à p1, la quantité vendue augmente. D’une part, il y a une augmentation du surplus du consommateur des consommateurs initiaux, celui-ci étant égal à l’aire CS’. D’autre part, les nouveaux consommateurs sont disposés à acheter, étant leur surplus du consommateur nCS.
Surplus du producteur:
C’est le concept exactement inverse, puisque dans ce cas on examine le marché du point de vue des producteurs. Le surplus du producteur est la différence entre le prix payé au producteur et le coût de production.
Considérons à nouveau le marché des livres, maintenant du point de vue de trois producteurs : David, Edward et Frank. La courbe d’offre correspond aux coûts de production de chaque producteur, soit 2 $ pour David, 4 $ pour Edward et 8 $ pour Frank. Si le prix est inférieur à 2 dollars, personne ne fournira de livres car il subira des pertes. Maintenant, si le prix augmente à 4$, David vend un livre, puisqu’il pourra faire un profit sur la vente. Ce profit correspond à D, son surplus du producteur. Si le prix augmente à 8 dollars, Edward vendra également un livre, ayant un surplus du producteur de E. Dans ce cas, le surplus du producteur de David augmentera de 4 dollars (surface D’). La même chose se produira lorsque le prix dépassera 8 dollars, disons 10 dollars. Le surplus du producteur, compris comme la somme de tous les surplus individuels des producteurs, correspond à la zone D+D’+D »+E+E’+F.
Lorsque nous répétons ce processus avec plus de vendeurs, nous obtenons une courbe d’offre droite. Maintenant, disons que le prix d’un bien donné est fixé à p0. Dans ce cas, le surplus du producteur est la zone PS. Lorsque le prix augmente à p1, la quantité vendue augmente. D’une part, il y a une augmentation du surplus du producteur des producteurs initiaux, celui-ci étant égal à la surface PS’. D’autre part, les nouveaux producteurs sont disposés à vendre, étant leur surplus du producteur nPS.
Bien-être total:
Le bien-être total, également appelé surplus économique ou total, est égal à la somme des surplus du consommateur et du producteur. Il peut être compris comme le surplus de la société, puisque les consommateurs et les producteurs retirent quelque chose des échanges qui ont lieu sur le marché.
L’analyse du surplus économique est utilisée pour déterminer la perte totale de bien-être lorsqu’on compare un marché parfaitement concurrentiel à d’autres structures de marché, comme les monopoles ou les oligopoles. Elle est également utilisée pour analyser l’impact de la mise en place de nouvelles taxes.