Après le départ de la famille royale
La famille royale quitte le château de Versailles le 6 octobre 1789 pour le palais des Tuileries à Paris, mais beaucoup s’attendent à ce qu’elle revienne rapidement. Même si le souverain et la cour ne sont plus en résidence, le château n’est pas laissé à l’abandon. Au contraire, et comme toujours pendant les absences de la famille royale, on en profite pour effectuer des réparations. Des échafaudages sont dressés dans la galerie des Glaces, en vue de la restauration des peintures de la voûte. Depuis Paris, Louis XVI ordonne le nettoyage du Grand Canal, qui a tendance à s’envaser.
Mais le temps passe, et les nouvelles de Paris ne laissent pas présager le retour de Louis XVI et de la famille royale à Versailles. Le 21 janvier 1793, le roi Louis XVI est guillotiné à Paris, sur la place de la Révolution, anciennement place Louis XV et aujourd’hui place de la Concorde.
Louis XVI au pied de l’échafaud, 21 janvier 1793, Charles Benazech
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
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Le 8 juillet 1793, le Palais est déclaré établissement public par la Convention.
Anecdote
En 1794, il est décrété que « les bâtiments et jardins de Saint-Cloud, Bellevue, Monceaux, le Raincy, Versailles (…) ne seront pas vendus mais conservés et entretenus aux frais de la République pour le plaisir et la jouissance du peuple et pour servir d’établissements utiles à l’agriculture et aux arts ».
S’il a pu être question un jour de détruire le château de Versailles, de nombreuses autres voix se sont élevées pour le défendre, afin qu’il puisse accueillir de nouvelles institutions. En conséquence, on prit grand soin de faire disparaître toutes les traces de la monarchie déchue : les fleurs de lys, les couronnes, les sceptres, les doubles L (monogramme de Louis XIV), etc. – tout symbole de la monarchie a disparu du Palais.
Anecdote
Un rapport rédigé en 1794 par l’un des inspecteurs du domaine condamne l’état déplorable du Palais : « L’ampleur du pillage et de la saleté est telle qu’il n’est pas possible que cela continue. (…) aujourd’hui, ce sont des portes dont les serrures ont été enlevées, demain ce seront des vitres volées dans les corridors (…) ».
Le sort des jardins fut également évoqué. Le domaine de Trianon fut sauvé in extremis de la menace de démolition grâce à l’implantation de cultures maraîchères et de vergers sur place. Le Grand Canal fut asséché et les arbres coupés pour le bois de chauffage. Les vols et la détérioration des canalisations furent condamnés. A la fin de la Révolution, plus une seule fontaine ne fonctionne. Versailles était devenu un lieu de désolation.
Les ventes révolutionnaires
Le départ précipité de la famille royale en 1789 fait que le château conserve tout son mobilier, à l’exception de quelques objets et ustensiles nécessaires à l’installation de la famille aux Tuileries. Paris, et le Louvre, en particulier, gagnent les tableaux et autres œuvres d’art.
Anecdote
Le seul objet à ne pas être vendu lors des ventes révolutionnaires est le bureau du roi réalisé par Œben et Riesener, qui est transféré à Paris. Cette pièce était déjà considérée comme une œuvre d’art à l’époque.
Après la chute de la monarchie en 1792, la Convention entreprend de répartir le contenu de l’immense garde-meuble en divers lieux. Le décret du 10 janvier 1793 stipule que « pour les meubles somptueux des derniers tyrans de France (…), il sera fait un inventaire général pour la vente des meubles courants estimés d’une valeur inférieure à mille livres ».
Affiche révolutionnaire : ventes de meubles et effets à Versailles
© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin
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La vente en bonne et due forme a eu lieu dans l’ancien appartement de la princesse de Lamballe. Marchands, anciens fournisseurs de la Couronne et ébénistes se bousculent pour tenter de racheter les anciens objets de la famille royale. Les tomes des bibliothèques royales servent à alimenter les nouvelles bibliothèques publiques. En quelques jours, vers la fin de l’été 1793, le Palais fut entièrement vidé, plus de 17 000 lots disparaissant.
Anecdote
Lors des ventes révolutionnaires, les animaux restants de la Ménagerie du roi furent transférés au nouveau Musée d’histoire naturelle !
Dès 1793, le projet était de créer au château un musée national de Versailles, sur le modèle du musée du Louvre.
Et alors ?
En 1799, Napoléon Bonaparte devient Premier Consul, en vertu du Coup de Brumaire (novembre 1799).
Sous sa direction, Versailles, qui avait survécu aux destructions de la Révolution, renaît dans le prolongement des Invalides. Napoléon s’attelle à la restauration des fontaines et des jardins, et, en 1801, la relance officielle des Spectacles des Fontaines est annoncée. Devenu empereur des Français, Napoléon Ier rêva un temps de s’installer dans le Palais, pour être entouré de sa nouvelle cour. Pour l’heure, il se concentre sur le domaine de Trianon, où il souhaite installer sa mère et sa sœur. Mais l’Empire tombe en 1814, emportant avec lui l’ultime espoir de voir Versailles redevenir la résidence des souverains de France…
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Versailles à travers les siècles
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