J’ai reçu une question d’une lectrice nommée Karen.

Notre mélange Chi/Terrier de 4 ans a développé une épilepsie. Le vétérinaire a dit qu’il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire, sauf le surveiller et lui donner du réconfort quand cela se produit. Ce n’est pas grave, mais il a une ou deux crises par mois. Quelle est l’espérance de vie d’un chien épileptique ?

Il y a peu de choses aussi terrifiantes que de voir un être cher, y compris un animal de compagnie, avoir une crise pour la première fois. Je le sais par expérience personnelle. Quand j’étais au début de mon adolescence, mon chat a eu une crise dans la cuisine. J’avais supposé qu’elle allait mourir sous mes yeux. Imaginez ma surprise lorsque 30 minutes plus tard, elle se comportait comme si de rien n’était.

Chez les animaux de compagnie, les crises ont tendance à se dérouler en trois phases. La première phase est appelée le stade pré-ictal. Les chiens peuvent haleter, vocaliser, faire les cent pas ou devenir agités. Chez les chiens, la majorité des crises surviennent la nuit, et souvent les chiens commencent à avoir des crises pendant leur sommeil. Par conséquent, cette phase ne se produit pas universellement.

Vient ensuite la crise elle-même. Le corps des chiens peut devenir rigide, puis ils convulsent. Ils peuvent perdre le contrôle de leurs intestins et de leur vessie. Ils ne sont généralement pas conscients pendant cette phase, qui dure habituellement de 30 à 120 secondes.

Après la crise vient la phase post-ictale, qui peut durer de quelques secondes à plusieurs heures. Les chiens peuvent haleter, vocaliser, être désorientés, sembler aveugles ou être agités.

Et puis, la plupart du temps, tout revient à la normale. Dans mon travail, j’ai vu de nombreux chiens au milieu de la nuit qui souffraient de crises mais qui étaient complètement asymptomatiques le temps que leurs propriétaires puissent me les amener.

Il existe de nombreuses causes de crises, notamment des déformations cérébrales, des traumatismes, l’exposition à des toxines comme des appâts pour escargots ou des produits anti-puces bon marché, une insuffisance hépatique, une insuffisance rénale, une encéphalite, une méningite et des tumeurs cérébrales. Cependant, la grande majorité des chiens qui développent des crises entre 2 et 6 ans le font à cause de l’épilepsie.

Le cerveau est composé de cellules qui communiquent par des impulsions électriques. L’épilepsie est une condition dans laquelle une zone du cerveau envoie des impulsions excessives. Ces impulsions se déplacent ensuite vers d’autres zones et provoquent davantage d’impulsions électriques dans d’autres zones. Une réaction en chaîne se produit, et bientôt le cerveau tout entier peut être envahi par la tempête électrique. Le résultat est une crise d’épilepsie.

Peut-on faire quelque chose pour les chiens épileptiques ? Sur cette question, mon opinion diffère sensiblement de celle du vétérinaire de Karen. Il est vrai que pendant et après une crise, les propriétaires peuvent et doivent aider à réconforter leurs chiens, mais il y a aussi beaucoup à faire pour prévenir les crises.

De nombreux médicaments sont disponibles pour le traitement des troubles convulsifs, y compris l’épilepsie, chez les chiens. Il existe un certain degré de controverse quant à savoir quand et comment ils devraient être utilisés, mais je crois que le chien de Karen est un bon candidat pour la médication.

L’argument contre les médicaments se résume aux effets secondaires. Les médicaments contre les crises agissent en diminuant l’activité cérébrale. La diminution de l’activité cérébrale a une manifestation clinique : la sédation. Par conséquent, presque tous les médicaments anti-convulsions peuvent provoquer une sédation. En outre, certains des médicaments les plus couramment utilisés peuvent provoquer d’autres effets secondaires à long terme. Le phénobarbital, sans aucun doute l’anticonvulsivant le plus couramment prescrit, peut entraîner une prise de poids et des problèmes hépatiques, et il peut potentiellement causer des problèmes au niveau du pancréas. Le bromure de potassium, un autre traitement couramment prescrit, peut également entraîner une prise de poids et des problèmes de pancréas.

Le risque d’effets secondaires des médicaments doit être mis en balance avec les avantages potentiels. A savoir, les médicaments réduisent la fréquence et la gravité des crises. Les crises peuvent causer des dommages au cerveau et ont été liées à des problèmes de mémoire et à un déclin cognitif chez l’homme. Ces problèmes ne sont généralement pas graves pour les chiens, mais une autre complication des crises peut l’être : Les crises engendrent d’autres crises.

Chaque fois qu’une tempête de feu électrique balaie le cerveau, des points chauds supplémentaires peuvent être créés. En d’autres termes, chaque fois qu’un chien a une crise, son risque de subir d’autres crises à l’avenir augmente. La prévention de cette progression de l’affection est l’argument clé en faveur de la médication des chiens souffrant de crises régulières.

Karen, il existe des vétérinaires qui pensent que les chiens qui souffrent ne serait-ce que d’une seule crise devraient être mis sous médicaments. Cependant, ils sont en minorité. Une majorité de vétérinaires que je connais ne recommandent pas de médicaments pour les chiens qui ont une seule crise, ou seulement une crise tous les quelques années.

Votre chien, cependant, est différent. Il fait des crises plus que tous les mois. Il est, à mon avis, bien au-delà du seuil à partir duquel je recommande les médicaments anti-crises.

Certains médicaments anti-crises plus récents semblent avoir moins d’effets secondaires malgré leur grande efficacité. En particulier, un médicament appelé levetiracetam (plus connu sous le nom de marque de Keppra) pourrait être très prometteur pour votre animal.

Je vous recommande de parler de ce médicament à votre vétérinaire. Avec un traitement, l’épilepsie de votre chien ne progressera pas, espérons-le, et son espérance de vie devrait être proche de la normale. Sans traitement, je crains que les choses ne s’aggravent, entraînant des crises plus fréquentes, des groupes de crises, et finalement peut-être des crises intraitables, qui pourraient être fatales.

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