Pré-éjaculat : Des risques pour la santé ?

Cher Dr G,

Je suis tombé sur votre article récemment et j’ai quelques questions à poser.

Je suis un homme sexuellement actif et j’ai constaté des écoulements du pénis surtout quand je suis excité.

J’ai peur d’avoir attrapé quelque chose de quelqu’un, lors de contacts précédents.

J’ai été voir un médecin, qui m’a assuré que c’est naturel.

Selon lui, c’est du liquide pré-éjaculatoire et c’est normal.

J’aimerais mettre le Dr G sur la sellette pour savoir ce qu’est le liquide pré-éjaculatoire.

Quel est le risque de grossesse et quels sont les risques d’infections sexuellement transmissibles avec les sécrétions ?

Je pense que j’ai une « production » excessive de pré-éjaculat, et c’est gênant.

Y a-t-il un moyen de réduire la quantité ?

J’espère que vous pourrez apporter des précisions.

Voeux les plus chaleureux

Fan

Réponse : Le pré-éjaculat est également connu sous le nom de liquide pré-séminal. Dans une terminologie plus grossière, il est souvent appelé pré-cum.

Par rapport au sperme, il s’agit d’un fluide visqueux clair et incolore sécrété par l’urètre lors de l’excitation sexuelle.

Bien que sa composition soit similaire à celle du sperme, la présence de spermatozoïdes dans le pré-éjaculat est très variable chez les hommes normaux.

La source du liquide pré-éjaculatoire provient des glandes sécrétant du mucus dans l’urètre, juste à l’intérieur de l’ouverture du pénis.

Les glandes bulbo-urétrales sont principalement celles de Cowper et les glandes de Littre, qui produisent des sécrétions qui vont lubrifier le pénis pendant les rapports sexuels.

Le fluide lui-même contient également de la phosphatase acide qui neutralise l’urètre et le col de l’utérus du partenaire, rendant l’environnement moins hostile aux spermatozoïdes. Physiologiquement, cela peut améliorer la survie des spermatozoïdes.

La quantité de pré-éjaculat est à peine perceptible chez la plupart des hommes (sauf si l’on s’inquiète que les écoulements liés au passé coquin reviennent vous hanter).

En revanche, une sécrétion excessive pourrait provoquer un certain degré d’embarras chez certains hommes.

La confirmation que l’écoulement n’est pas associé à des infections telles que la chlamydia et la gonorrhée peut être facilement vérifiée par l’évaluation de l’ADN du fluide.

Cependant, ces tests de diagnostic sont généralement inutiles, car l’écoulement du pré-éjaculat n’est pas persistant et n’est pas associé à une miction douloureuse.

La présence de spermatozoïdes dans le pré-éjaculat est un sujet de recherche, car cela donnera la réponse du risque de grossesse lorsqu’une partenaire féminine est en contact avec le fluide.

En fait, les études ont été contradictoires, car certaines études ont révélé des concentrations élevées de spermatozoïdes, et d’autres ont conclu à l’absence de spermatozoïdes.

Il y a eu plusieurs études à petite échelle, avec des nombres de sujets allant de 4 à 23, mettant en évidence l’absence de spermatozoïdes dans le pré-éjaculat.

Les études ont conclu que le pré-éjaculat est inefficace pour provoquer une grossesse. En revanche, deux autres études ont démontré la présence de spermatozoïdes viables dans le pré-éjaculat. Encore une fois, la taille de l’échantillon était trop petite pour tirer des conclusions définitives.

Un fait qui est certain lorsqu’on se réfère au liquide pré-séminal est le risque de VIH.

De multiples études ont révélé la présence du VIH dans la plupart des échantillons de pré-éjaculat des individus séropositifs.

Par conséquent, l’utilisation de préservatifs avant l’émission du pré-éjaculat est cruciale pour la prévention de la maladie !

La production excessive de liquide pré-séminal est bien documentée, mais peu fréquente.

La production de ce liquide peut atteindre 5ml. Jusqu’à présent, le seul médicament qui a été utilisé pour réduire la sécrétion pré-séminale est l’inhibiteur de la 5-alpha-réductase.

Bien qu’un tel médicament soit principalement indiqué pour l’hypertrophie de la prostate et la perte de cheveux, le médicament semble bénéficier aux hommes ayant des problèmes de pré-éjaculation excessive !

À bien des égards, la nature fonctionne de manière mystérieuse dans la santé sexuelle et reproductive.

Dans mon expérience, la production excessive de pré-éjaculat est un phénomène physiologique qui ne bénit que les jeunes et diminue chez les personnes âgées.

Dans une société moderne, au lieu de se tenir fièrement et d’embrasser l’avantage de la fertilité améliorée, certains hommes préfèrent prendre des médicaments pour réduire la sécrétion naturelle.

Lorsque le Dr G est mis au pied du mur sur le pré-éjaculat, son point de vue est : « Profitez-en tant que ça dure ! »

Le Dr George Lee est un urologue consultant et un professeur associé clinique dont l’intérêt professionnel porte sur la santé des hommes. La rubrique « Putting Dr G on the spot » est un forum pour aider les hommes à déboulonner les mythes et les tabous sur les questions masculines qui peuvent être trop « difficiles » à mentionner. Vous pouvez lui envoyer vos questions à l’adresse [email protected]

.