Il existe cinq processus de base qui entraînent une hypoxémie :
- Décalage ventilation-perfusion (V/Q) : l’air ne parvient pas aux parties du poumon que le sang traverse. Les causes incluent la pneumonie, l’asthme, la BPCO, le SDRA, l’embolie pulmonaire, l’insuffisance cardiaque et les maladies pulmonaires interstitielles. Les inadéquations V/Q répondent généralement bien à l’oxygène supplémentaire.
- Shunt droit-gauche : le sang contourne complètement le poumon. Cela peut se produire en raison d’un shunt anatomique dans le cœur lui-même, comme dans une CIA, une VSD ou un FOP, ou dans le système vasculaire pulmonaire par le biais d’une MAV, ou comme un shunt physiologique dû à une pneumonie grave, un SDRA, une insuffisance cardiaque ou une atélectasie. Comme le sang n’arrive pas aux alvéoles, l’oxygène supplémentaire n’aide pas – tout ce qu’il fait, c’est apporter de l’O2 aux endroits sans flux sanguin.
- Hypoventilation : le patient ne déplace tout simplement pas assez d’air. Elle est associée à une augmentation du CO2, et les causes comprennent les causes du SNC (sédation, accident vasculaire cérébral, tumeurs), les troubles neuromusculaires, l’obstruction des voies respiratoires (BPCO, asthme, laryngospasme) et la ventilation des espaces morts.
- Défaut de diffusion : l’oxygène ne passe pas de l’air au sang. Les causes incluent l’emphysème, la PJP, les pneumonies atypiques et la fibrose pulmonaire.
- Faible teneur en oxygène inspiré : haute altitude ! Et pas grand-chose d’autre.
Lire la suite au chapitre 49 : Hypoxie et cyanose dans le Harrison’s 19e.
En parlant d’hypoxémie, un camarade d’anesthésie m’a mis sur un article datant de quelques années, Arterial Blood Gases and Oxygen Content in Climbers on Mount Everest par Grocott et al. (NEJM 2009), qui comprend le tableau suivant :
Ce sont des gaz sanguins sauvages ! Si je les voyais chez un patient, j’appellerais l’unité de soins intensifs.