Tous les Américains, quel que soit leur parti politique, veulent avoir accès à des soins de santé de qualité et en temps opportun. La question est de savoir comment y parvenir. Exploitons-nous le pouvoir et l’innovation du secteur privé, ou confions-nous la tâche au gouvernement et espérons le meilleur ?
Le Canada a choisi cette dernière voie, et lors de l’un des plus récents débats entre les candidats démocrates à la présidence, Bernie Sanders a une fois de plus vanté son système de santé géré par le gouvernement comme un modèle pour l’Amérique.
Alas, la version aseptisée de Sanders sur les soins de santé canadiens ne correspond pas du tout aux faits.
Plus de dépenses personnelles ? En réalité, les frais de santé à la charge des Canadiens sont presque identiques à ceux des Américains – une différence d’environ 15 $ par mois. En contrepartie, les Canadiens paient jusqu’à 50 % de plus en impôts que les Américains, les coûts de santé du gouvernement représentant à eux seuls 9 000 $ d’impôts supplémentaires par an. Cela revient à environ 50 $ d’impôts supplémentaires par dollar économisé en frais personnels.
Ne perdez pas de vue que ce n’est que le début de l’impact financier de « Medicare for All ». Le système public canadien ne couvre pas de nombreux coûts de santé importants, des produits pharmaceutiques aux maisons de soins infirmiers en passant par les soins dentaires et de la vue.
Par conséquent, les dépenses de santé publique au Canada ne représentent que 70 % des dépenses totales de santé. En revanche, les propositions de Medicare for All promettent une couverture à 100%. Cela suggère que les charges financières pour les Américains, et les distorsions des soins, seraient bien plus importantes que ce que les Canadiens subissent déjà.
>>>Comment la médecine socialisée nuit aux Canadiens et les laisse dans une situation financière plus difficile
La couverture limitée du Canada peut surprendre les Américains, mais la clé est de comprendre ce que signifie « universel » dans « soins universels ». Les systèmes universels signifient que tout le monde est obligé de rejoindre le système public. Cela ne signifie absolument pas que tout est gratuit. En effet, les frais à la charge des patients sont en réalité beaucoup plus élevés en Suède, au Danemark et en Norvège qu’en Amérique.
Plus grave que les charges financières est ce qui arrive à la qualité des soins dans un système géré par le gouvernement. Les coûts totaux de la santé au Canada sont environ un tiers moins chers que ceux des États-Unis en pourcentage du PIB, mais cela est obtenu par des pratiques indésirables de contrôle des coûts. Par exemple, les soins sont impitoyablement rationnés, avec des listes d’attente qui peuvent durer des mois ou des années.
Le système fait également des économies en utilisant des médicaments anciens et moins chers et en lésinant sur les équipements modernes. Le Canada dispose aujourd’hui de moins d’appareils d’IRM par habitant que la Turquie ou la Lettonie. De plus, le sous-investissement dans les installations et le personnel a atteint le point où les Canadiens sont traités dans les couloirs des hôpitaux.
Prévisiblement, les salles d’urgence du Canada sont bondées. Dans la province de Québec, les temps d’attente sont en moyenne de plus de quatre heures, ce qui conduit de nombreux patients à abandonner, à rentrer chez eux et à espérer que tout ira bien.
Voir un spécialiste peut prendre un temps choquant. Un médecin de l’Ontario a demandé à être référé à un neurologue et on lui a dit qu’il y avait une liste d’attente de quatre ans et demi. Un garçon de 16 ans de la Colombie-Britannique a attendu trois ans pour une intervention chirurgicale urgente, pendant laquelle son état s’est aggravé et il est devenu paraplégique. Un homme de Montréal a finalement reçu l’appel pour sa chirurgie urgente longtemps retardée – mais il est arrivé deux mois après sa mort.
Les Canadiens ont trouvé un moyen d’échapper au rationnement, aux longues attentes et à l’équipement de qualité inférieure. Ils vont aux États-Unis.
Chaque année, plus de 50 000 Canadiens prennent l’avion pour se faire opérer ici parce qu’ils peuvent obtenir des soins de haute qualité et un traitement rapide à un prix raisonnable. Ils paient volontiers en espèces pour des soins qui, pour la grande majorité des Américains, sont couverts par une assurance, privée ou publique.
Loin d’être un modèle de soins de santé gérés par l’État, le Canada sert d’avertissement quant aux conséquences involontaires de la médecine socialisée : taxes élevées, longues attentes, pénurie de personnel et médicaments et équipements non conformes aux normes. Les personnes qui en souffrent le plus sont les pauvres, qui n’ont pas les moyens de s’envoler à l’étranger pour se faire soigner en temps voulu. Loin des beaux discours, la médecine socialisée au Canada s’est avérée être un leurre qui n’a jamais tenu ses promesses.
A Washington aujourd’hui, il y a des propositions très solides sur la table pour réduire les coûts des soins de santé aux États-Unis. Elles comprennent des réformes pour assurer la transparence des prix, accroître la concurrence et abroger les mandats qui font grimper les prix. C’est la meilleure façon d’avancer.
Le système canadien de médecine socialisée a créé des taxes élevées et des patients qui souffrent. Ce n’est pas ce que les Américains veulent ou méritent.
C’est la meilleure façon d’avancer.