On peut vous prescrire un relaxant musculaire pour traiter la lombalgie aiguë. Cet article explique les types de myorelaxants et leur mode d’action.
Les myorelaxants sont souvent prescrits dans le traitement de la lombalgie aiguë.Les propriétés myorelaxantes des myorelaxants ne proviennent pas d’une activité directe au niveau musculaire ou de la jonction neuromusculaire mais plutôt d’une inhibition d’événements neuronaux polysynaptiques (cellules nerveuses qui se terminent par des synapses) plus centraux. Ces agents ont également démontré dans certaines études une analgésie supérieure à celle de l’acétaminophène ou de l’aspirine, et il n’est pas certain que le spasme musculaire soit une condition préalable à leur efficacité en tant qu’analgésiques.
Améliorer l’amplitude des mouvements : Un objectif du traitement par relaxants musculaires
Les relaxants musculaires sont souvent prescrits dans le traitement de la lombalgie aiguë dans le but d’améliorer les limitations initiales de l’amplitude de mouvement dues au spasme musculaire et d’interrompre le cycle douleur-spasme-douleur. La limitation des spasmes musculaires et l’amélioration de l’amplitude des mouvements vous prépareront à l’exercice thérapeutique (qui devrait, à long terme, vous procurer un soulagement plus durable de la douleur).
Types de relaxants musculaires
Pour tenter de déterminer le mécanisme d’action du carisoprodol (Soma) dans le traitement de la lombalgie, une étude en double aveugle a été menée pour comparer son efficacité à celle d’un témoin sédatif, du butabarbital (un sédatif) et d’un placebo dans le traitement de 48 ouvriers souffrant de douleurs lombaires aiguës. Le carisoprodol s’est avéré nettement plus efficace pour soulager la douleur subjective et améliorer objectivement l’amplitude des mouvements, évalués par le test des doigts au sol. Les résultats de cette étude suggèrent que les effets du carisoprodol ne sont pas secondaires à ses seuls effets sédatifs.
En 1989, Basmajian a comparé l’efficacité de la cyclobenzaprine (Flexeril) seule avec le diflunisal (Dolobid), le placebo et une combinaison de cyclobenzaprine et de diflunisal dans le traitement des douleurs lombaires aiguës et des spasmes. Au cours de la période d’étude de dix jours, le groupe de traitement combiné a montré des améliorations significativement supérieures dans les évaluations globales au quatrième jour, mais pas au deuxième ni au septième jour. Cette étude suggère une certaine efficacité du traitement combiné analgésique et myorelaxant lorsqu’il est utilisé au début de la semaine initiale d’apparition de la douleur.
Borenstein a comparé les effets de la cyclobenzaprine et du naproxène (Naprosyn®) combinés à ceux du naproxène seul et a également constaté que le traitement combiné était supérieur pour réduire la sensibilité, les spasmes et l’amplitude des mouvements chez les patients présentant des douleurs lombaires et des spasmes depuis dix jours ou moins. Des effets indésirables, principalement de la somnolence, ont été notés chez 12 des 20 personnes du groupe combiné et seulement quatre des 20 personnes traitées par le naproxène seul.
La cyclobenzaprine et le carisoprodol ont été comparés dans le traitement des patients souffrant de douleurs et de spasmes thoracolombaires aigus qualifiés de modérés à sévères et d’une durée maximale de sept jours. Les deux médicaments se sont avérés efficaces, sans différences significatives entre les groupes de traitement. Des améliorations significatives ont été notées dans la mobilité évaluée par le médecin et dans les scores visuels analogiques des patients aux jours quatre et huit du suivi. Alors que 60 % des patients ont présenté des effets indésirables sous forme de somnolence ou de fatigue, ces différences n’étaient pas significativement différentes entre les groupes, et seulement huit pour cent des patients de chaque groupe ont interrompu le traitement.
Baratta a trouvé la cyclobenzaprine, 10 mg t.i.d. (trois fois par jour), supérieure au placebo dans une étude randomisée en double aveugle portant sur 120 patients souffrant de lombalgie aiguë se présentant dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes. On a noté une amélioration significative de l’amplitude des mouvements, de la sensibilité à la palpation et des scores de douleur aux jours 2 à 9 du suivi. Soixante pour cent des patients du groupe de traitement ont signalé une somnolence ou des étourdissements, contre 25 % de ceux du groupe placebo.
Dans une étude antérieure, on a constaté que le diazépam (Valium) n’offrait aucun avantage subjectif ou objectif significatif, par rapport au placebo, chez les patients traités pour une lombalgie. Le carisoprodol s’est révélé supérieur au diazépam dans le traitement des patients souffrant de lombalgies « au moins modérément sévères » et de spasmes ne durant pas plus de sept jours. Dans cette étude, l’incidence globale des effets indésirables était plus élevée dans le groupe traité par le diazépam mais n’était pas statistiquement significative.
Origine du spasme musculaire : Qu’est-ce qui fait que vous avez besoin d’un myorelaxant?
Le spasme musculaire d’origine locale doit être cliniquement différencié de la spasticité et de la contraction musculaire soutenue dans le cadre du système nerveux central (SNC) et des lésions des motoneurones supérieurs. Le baclofène (Lioresal) et le dantrolène sodique (Dantrium®) sont deux agents dont l’utilisation est indiquée en cas de spasticité d’origine SNC. Le dantrolène sodique présente un intérêt particulier, car son mécanisme d’action se situe purement au niveau musculaire, où il sert à inhiber la libération de calcium à partir du réticulum sarcoplasmique.
Casale a étudié l’efficacité du dantrolène sodique, à raison de 25 mg par jour, dans le traitement de la lombalgie et a constaté que les patients présentaient des améliorations significatives des scores analogiques visuels, du comportement face à la douleur et des évaluations électromyographiques (EMG) du « tir réflexe antalgique des unités motrices », par rapport au groupe placebo. Les résultats de cette étude sont intéressants dans la mesure où ils démontrent une amélioration secondaire à un relaxant musculaire pur, qui ne possède pas d’autres propriétés anti-nociceptives extérieures.
Le baclofène est un dérivé de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) et est censé inhiber les réflexes mono et polysynaptiques au niveau spinal. Le traitement par baclofène a été comparé à un placebo dans une étude randomisée en double aveugle portant sur 200 patients souffrant de lombalgie aiguë. On a constaté que les patients présentant une gêne initialement sévère bénéficiaient du baclofène, à raison de 30 à 80 mg par jour, aux jours quatre et dix du suivi. Quarante-neuf pour cent des patients traités se sont plaints de somnolence, 38 % de nausées et 17 % ont abandonné le traitement.
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Sédation : Effet secondaire d’un relaxant musculaire
La sédation est l’effet indésirable le plus fréquemment rapporté des médicaments relaxants musculaires. Ces médicaments doivent être utilisés avec prudence chez les patients conduisant des véhicules à moteur ou utilisant des machines lourdes. Il existe des contre-indications plus absolues à l’utilisation du carisoprodol, de la cyclobenzaprine et du diazépam. De rares réactions idiosyncrasiques ont également été rapportées au carisoprodol et à ses métabolites tels que le méprobamate. Les benzodiazépines présentent un potentiel d’abus et leur utilisation doit être évitée. En prescrivant initialement les relaxants musculaires au coucher, le médecin pourrait profiter de leurs effets sédatifs et minimiser la somnolence diurne.
Ces agents se sont avérés efficaces lorsqu’ils sont utilisés seuls ou en association avec un agent analgésique/anti-inflammatoire dans les sept jours suivant l’apparition des symptômes. Le médecin prescripteur doit surveiller les patients recevant ces médicaments et adapter les doses afin de minimiser la somnolence et la sédation souvent associées à leur utilisation. L’utilisation de benzodiazépines ne semble pas offrir de bénéfice significatif aux patients souffrant de lombalgie aiguë. D’autres recherches sont nécessaires avant de pouvoir définir plus clairement le rôle du baclofène et du dantrolène sodium dans le traitement des spasmes musculaires d’origine locale.