Trois ans après que Donald Trump a ordonné une répression des sans-papiers traversant aux États-Unis, les avocats luttent toujours pour retrouver les parents de 545 enfants séparés d’eux en vertu de la politique de « tolérance zéro », selon l’American Civil Liberties Union.
Dans un dossier judiciaire, l’ACLU a déclaré qu’environ deux tiers des parents avaient été expulsés vers leur pays d’origine en Amérique centrale, laissant derrière eux leurs enfants séparés. Dans la précipitation à exécuter les ordres de Trump, les emplacements des parents n’ont pas été enregistrés et trois ans plus tard, ils ne peuvent toujours pas être trouvés.
La politique de tolérance zéro a été annoncée en avril 2018. Il a ensuite été révélé que l’administration avait commencé à séparer les familles l’année précédente dans le cadre d’un programme pilote secret.
Au total, 1 030 enfants ont été retirés à leurs parents par le gouvernement américain dans le cadre de ce programme pilote, dont 485 enfants ont vu leurs parents retrouvés dans le cadre d’un dispositif imposé par des juges fédéraux. L’ACLU et une équipe d’avocats ont été chargés par les tribunaux de retrouver tous les parents.
Dans le cadre du dispositif pilote, environ 66% des parents séparés de leurs enfants ont été expulsés vers l’Amérique centrale avant que la décision de justice ne soit imposée à l’administration Trump pour les retrouver. La recherche des parents, qualifiés d' »injoignables » dans le document judiciaire, a été entravée par la pandémie de coronavirus.
La souffrance continue de centaines d’enfants et de leurs parents perdus les uns pour les autres à la suite de l’action du gouvernement, trois ans après l’événement, a provoqué une colère et une révulsion généralisées. Paola Luisi, directrice de la coalition de près de 250 groupes, Families Belong Together, a déclaré que les efforts se poursuivraient pour retrouver les parents jusqu’à ce qu’ils aient tous été retrouvés.
« L’administration Trump a arraché 545 enfants à leurs parents, a menti à ce sujet, puis a perdu leur trace alors qu’elle les déportait vers le danger. C’est le lot d’un système d’immigration sadique. »
Lee Gelernt, directeur adjoint du projet des droits des immigrants de l’ACLU, a déclaré à NBC News : « Nous ne cesserons pas de chercher jusqu’à ce que nous ayons retrouvé chacune des familles, peu importe le temps que cela prendra. La réalité tragique est que des centaines de parents ont été expulsés vers l’Amérique centrale sans leurs enfants, qui restent ici avec des familles d’accueil ou des parents éloignés. »
La séparation familiale est l’un des résultats les plus viscéraux de l’assaut impitoyable de l’administration Trump contre le franchissement illégal de la frontière. L’objectif de la politique de tolérance zéro était de poursuivre pénalement chaque migrant entré aux États-Unis sans autorisation – quelles que soient les conséquences pour leurs familles, y compris leurs enfants.
L’horreur totale des intentions de l’administration n’a été révélée qu’au début du mois, lorsque le New York Times a rapporté des communications inédites entre de hauts responsables. Jeff Sessions, alors procureur général des États-Unis, a déclaré aux procureurs lors d’une conférence téléphonique en mai 2018 : « Nous devons retirer les enfants. »
Les notes de cet appel prises par un participant ajoutaient : « Si vous vous souciez des enfants, ne les faites pas entrer. Ne donnera pas l’amnistie aux gens avec des enfants. »
L’adjoint au procureur général de l’époque, Rod Rosenstein, a déclaré aux procureurs à l’époque que les enfants devraient être retirés de leurs parents, peu importe leur âge – même s’ils étaient des nourrissons.
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