TEHRAN – Alors que le peuple américain s’apprêtait à voter mardi, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyed Ali Khamenei, a exposé la stratégie de l’Iran pour rendre le pays imperméable à tout changement à la tête des États-Unis.

Le Leader s’est adressé à la nation à l’occasion de l’anniversaire des naissances du Prophète Mohammad et de l’Imam Sadiq (PBUT), et aussi de l’événement du 13 Aban, qui marque le 41e anniversaire de la prise de l’ambassade des États-Unis à Téhéran par les étudiants révolutionnaires le 4 novembre 1979.

Dans un discours télévisé, le Leader a déclaré que les politiques de l’Iran ne changeront pas avec le changement de direction des États-Unis, repoussant ainsi toute spéculation selon laquelle Téhéran et Washington pourraient réparer les dommages que la présidence Trump a causés aux relations irano-américaines au cours des quatre dernières années.

« Certains imaginent que si un gouvernement succombe aux exigences et aux politiques américaines, il en tirera profit. C’est alors que les gouvernements qui ont cédé à l’intimidation des États-Unis, en ont le plus fait les frais et leurs ennuis se sont accrus », a déclaré le Leader, avertissant que les hostilités américaines envers la République islamique d’Iran se poursuivront quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle américaine.

L’avertissement du Leader est intervenu quelques heures avant que les Américains ne se rendent aux urnes pour une élection dont on prédit largement la victoire de Biden. Les sondages d’opinion placent maintenant le candidat démocrate Joe Biden devant le candidat républicain Donald Trump depuis des mois, même si certains sondages récents placent les deux candidats au coude à coude dans quelques États du champ de bataille.

L’avance dont bénéficie Biden sur Trump depuis quelques mois a incité de nombreux analystes et experts à spéculer sur ce qu’une victoire de Biden signifierait pour la position de la Maison Blanche sur l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, et en général pour les relations irano-américaines troublées. Biden lui-même a choisi d’exacerber le débat sur sa politique iranienne en publiant une paix d’opinion sur le site de CNN.

Biden a déclaré que s’il remporte l’élection du 3 novembre, il rejoindra l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (JCPOA).

« J’offrirai à Téhéran une voie crédible de retour à la diplomatie. Si l’Iran revient à un respect strict de l’accord nucléaire, les États-Unis rejoindront l’accord comme point de départ pour des négociations de suivi. Avec nos alliés, nous travaillerons à renforcer et à étendre les dispositions de l’accord nucléaire, tout en abordant d’autres sujets de préoccupation », écrivait Biden en septembre.

Maintenant que Biden se dirige vers l’élection avec une avance remarquable sur Trump, sa politique iranienne relance une fois de plus le débat pour savoir si un président Biden relancerait la politique iranienne d’Obama ou s’il mènera une politique différente pour désamorcer les tensions avec l’Iran. Bien sûr, même s’il gagne les élections, le mal est fait. Il lui sera difficile de réparer les dommages que Trump a causés aux relations entre l’Iran et les États-Unis.

Le moindre dommage que Trump a fait à ces relations est qu’il a rendu clair comme de l’eau de roche pour les Iraniens à travers le spectre politique qu’il n’y a pas de différence entre les politiques des partis républicain et démocrate envers l’Iran, car ils cherchent tous deux à faire pression sur l’Iran.

À la lumière de ces faits, l’Iran a décidé d’aller de l’avant sans mettre l’espoir dans un quelconque rapprochement avec les États-Unis.

Le leader a déclaré que l’Iran a conçu des politiques mesurées qui ne seront pas affectées par le résultat des élections américaines.

« Peu importe qui gagne les élections américaines, cela n’affectera pas notre politique envers les États-Unis. Certaines personnes parlent de ce qui se passera si tel ou tel est élu. Oui, certains événements peuvent se produire, mais ils ne nous concernent pas. Notre politique est calculée et claire », a souligné l’ayatollah Khamenei.

Le Guide a également abordé les développements internes des États-Unis, en particulier l’élection présidentielle américaine, qu’il a décrite comme un signe du déclin des États-Unis.

« Le président actuel , qui est censé organiser l’élection, dit que c’est « l’élection la plus truquée » en Amérique. Et son rival dit que Trump cherche une fraude électorale massive », a déclaré le Leader, notant que la situation actuelle aux États-Unis est « spectaculaire ».

Ayatollah Khamenei a déclaré que cette situation est un exemple du « visage laid de la démocratie libérale ».

Il a ajouté : « Indépendamment de qui prendra le pouvoir, la situation actuelle est révélatrice d’un grave déclin civil, politique et moral en Amérique. Et c’est un problème qui est reconnu par les penseurs en Amérique. »

Selon l’Ayatollah Khamenei, les États-Unis souffrent de nombreux malaises qui conduiront inévitablement à la dissolution et à l’effondrement des États-Unis. Il a souligné que les élections américaines de novembre pourraient accélérer la destruction du régime américain.

« Le régime américain souffre de graves déviations politiques, civiles et morales. C’est ce que disent leurs propres analystes. Un tel régime ne durera pas longtemps. Bien sûr, si certaines personnes occupent un poste, elles accélèrent sa destruction, tandis qu’avec d’autres, cela peut prendre un peu plus de temps », a déclaré le Leader dans ce qui semblait être une allusion au fait qu’une victoire de Trump accélérerait la destruction du régime américain.

Il a déclaré que la principale raison derrière l’hostilité des États-Unis envers l’Iran est que le système islamique en Iran continue de refuser d’accepter les « politiques cruelles » des États-Unis et de reconnaître leur domination.

« Cette inimitié va continuer. Et la seule façon d’y mettre fin, c’est que l’autre partie soit déçue de ne pas pouvoir porter un coup majeur au peuple et au gouvernement d’Iran », a fait remarquer le Leader.

Il a souligné que le régime américain est un régime d’arrogance.

« Ce régime d’arrogance est une collection de méfaits, de malices et de maux. Le régime de l’arrogance est belliciste, terroriste et engendre le terrorisme. Il est ingérant, corrompu et monopolistique. Cela signifie que le régime arrogant est l’incarnation de l’indécence, des maux et des méfaits. Par conséquent, affronter une telle arrogance et un tel phénomène est synonyme de rationalité », a ajouté l’ayatollah Khamenei.

Le Leader de la Révolution islamique a déclaré à de nombreuses reprises que les États-Unis se dirigeaient vers le déclin.

« Ceux qui sont nos ennemis et contre nous, admettent qu’ils sont faibles et pourtant n’oublient pas le tempérament arrogant ; c’est-à-dire le même esprit arrogant qu’ils ont appris au cours des deux ou trois derniers siècles, des trois ou quatre derniers siècles, à toujours parler au monde et à tout le monde depuis une position élevée, ils l’ont encore fait, et avec tous ces scandales et ce retard, ils n’ont pas abandonné cet esprit arrogant ; mais le fait est qu’ils sont en déclin de diverses manières, comme ils le disent », a déclaré l’ayatollah Khamenei fin septembre 2019.

La même année, le Guide a décrit l’élection de Trump en 2016 comme un signe sur le déclin des États-Unis. Selon l’Ayatollah Khamenei, il y a beaucoup de doutes sur l’équilibre mental de Trump aux États-Unis, et quand une telle personne devient président dans un pays, cela indique le déclin de ce pays.

« Chers frères et sœurs ! Laissez-moi vous dire ceci : Le déclin politique de l’Amérique est suffisant même s’il n’a pas plus d’une raison – ce que je dis maintenant – et cette raison est l’élection d’une personne ayant les caractéristiques de M. Donald Trump en Amérique. Cette élection en soi est un signe du déclin politique de l’Amérique », a déclaré le Leader au début du mois de juin 2019.

Il a ajouté : « Que le sort de centaines de millions de personnes soit entre les mains d’un homme avec ces caractéristiques est un signe du déclin politique de l’Amérique. Quelqu’un qui, en Amérique même, fait l’objet de nombreuses spéculations sur son équilibre mental, son équilibre intellectuel, son équilibre moral. Quand il devient le chef d’un pays, cela indique le déclin de ce pays ; déclin politique, déclin moral. »

PA/PA