Histoire de l’Autriche, L’Autriche au temps de Metternich

L’AUTRICHE AU TEMPS DE METTERNICH

Développements internationaux, 1815-48

Clemens von Metternich réussit d’abord à maintenir un consensus européen favorable aux intérêts autrichiens. Il utilisa l’exemple des révolutions libérales en Espagne et à Naples et l’activité révolutionnaire en Allemagne pour démontrer la menace universelle posée par le libéralisme et gagna ainsi le soutien de la Prusse et de la Russie. La Grande-Bretagne a également soutenu l’Autriche parce que les deux pays avaient des intérêts communs favorisant une forte présence autrichienne en Allemagne, une influence française limitée en Italie et le maintien de l’Empire ottoman pour empêcher les avancées russes dans les Balkans.

Le soutien des autres grandes puissances s’est toutefois dissipé au milieu et à la fin des années 1820. La Russie s’affirme davantage dans les Balkans et la politique britannique reflète de plus en plus l’opinion populaire libérale de ce pays. Mais Metternich parvient à regagner le soutien de la Russie et de la Prusse au début des années 1830, après une nouvelle série de soulèvements libéraux en Europe. Même la Grande-Bretagne revient à une coopération étroite avec les autres puissances pour bloquer les intérêts français en Égypte. Néanmoins, Metternich ne parvient pas à réagir efficacement à la formation par la Prusse d’une union douanière allemande en 1834. L’union douanière excluait l’Autriche et favorisait l’intégration économique des autres États allemands, facilitant ainsi l’unification politique de l’Allemagne sous la direction de la Prusse plus tard dans le siècle.

Politique intérieure

Malgré le profil élevé de Metternich, ce sont les perspectives conservatrices de l’empereur et son hostilité envers les valeurs et les idées de la Révolution française qui fixent lesparamètres de la politique autrichienne. C’était particulièrement vrai pour la politique intérieure, que François Ier garda sous son contrôle personnel direct jusqu’à sa mort en 1835. La composition du conseil d’État que François a choisi pour gouverner au nom de son fils Ferdinand Ier, mentalement incapable, a assuré la continuité de ses politiques jusqu’à ce que la révolution ébranle les fondements de la domination des Habsbourg en 1848.

Le but de François était de fournir à ses sujets de bonnes lois et un bien-être matériel. Pour atteindre le premier objectif, il a publié un nouveau code pénal en 1803 et un nouveau code civil en 1811. Il s’attendait à ce que le second – le bien-être matériel – se développe naturellement avec le rétablissement de la paix, et il considérait que des mesures supplémentaires n’étaient pas nécessaires. La vie politique et culturelle est cependant surveillée de près, afin d’empêcher la propagation du nationalisme et du libéralisme. Ces deux mouvements constituaient une menace commune pour le régime conservateur de Franz, car ses adversaires politiques considéraient l’établissement d’un État-nation allemand unifié incorporant l’Autriche comme un moyen de réaliser les réformes libérales impossibles dans le cadre de l’État des Habsbourg.

La stagnation politique, cependant, n’a pas empêché des changements socio-économiques plus larges en Autriche. En 1843, la population atteignait 37,5 millions d’habitants, soit une augmentation de 40 % par rapport à 1792. La population urbaine augmente rapidement, et Vienne compte près de 400 000 habitants. Sur le plan économique, une certaine stabilité est atteinte et les déficits massifs de la guerre font place à des budgets presque équilibrés. Cela a été rendu possible par la réduction des dépenses de l’État à un niveau proche des recettes réelles, et non par la mise en place de réformes fiscales visant à augmenter les recettes d’impôts. La capacité de l’Autriche à protéger ses intérêts à l’étranger ou à réaliser des programmes nationaux a donc continué à être fortement limitée par le manque de recettes.

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