Il y a un oiseau noir aux ailes rouges qui me rend visite ces derniers temps.
Je suis devenu absolument enchanté par lui.
Ses visites sont devenues un peu un rituel. Il vient se percher sur ma fenêtre et reste quelques minutes. Puis, il s’approche directement de la fenêtre et me regarde. Droit dans les yeux. Audacieux. Sans peur.
Cela dure quelques instants, puis il retourne à son perchoir et commence à chanter. C’est une jolie petite chanson. Courte mais assez intrigante. Il y a quelque chose de presque hypnotique. Quelque chose qui m’attire plus près de lui. Qui me fait prêter plus d’attention.
C’est comme s’il voulait que je l’apprenne.
Il termine son gazouillis, jette un dernier regard à ma fenêtre et s’envole.
Il revient tout au long de la journée. Parfois, il passe juste en volant. D’autres fois, perché quelque part dans la cour.
Il est, comme vous pouvez le voir, assez beau. Je n’ai pas vu sa compagne mais je la soupçonne de faire son nid quelque part dans le marais.
Je me suis demandé s’il me dit qu’elle a des problèmes et qu’elle a besoin d’aide, ou s’il me dit que nous pouvons coexister sur « son » territoire si je me comporte bien.
Et encore, il est juste un oiseau. Il vole. Il chante. Il fait ce que font les oiseaux. N’est-ce pas étonnant de voir comment nous projetons nos propres trucs sur les animaux ? J’ai développé une curiosité pour mon nouvel ami et j’ai consulté différentes sources sur le net. Je suis fasciné par cette entrée :

Une autre variante du merle est le carouge à épaulettes. Cet oiseau a un chemin rouge sur ses ailes, avec un soupçon de jaune également. Ces couleurs relient cet oiseau au niveau connu sous le nom de Binah dans l’arbre de vie quabalistique. C’est le niveau associé à la Mère Sombre et aux énergies féminines primitives. Cet oiseau est lié à toutes les forces créatrices de la nature. Sur l’arbre de vie, le noir est la couleur de Bnah et le rouge celle de Geburah (énergie de type Mars). Le jaune ou l’ambre est la couleur du chemin qui relie les deux, et c’est le chemin du Cancer, le signe mère du zodiaque. Le carouge à épaulettes est donc un totem associé aux énergies stellaires du Cancer.
Le carouge à épaulettes mâle perd son éclat pendant l’hiver. Cela reflète comment l’été est le temps de la vibration et de la vitalité pour ceux qui ont cet oiseau comme totem. Cela indique la nécessité d’utiliser l’hiver pour retourner dans la grande matrice de la vie afin d’être en mesure d’apporter une nouvelle énergie et de nouvelles expressions d’énergie l’été suivant.
Les merles nichent dans les marécages, les marais et les broussailles basses – généralement à quelques pieds de l’eau. Encore une fois, cela reflète un lien avec l’eau, un ancien symbole de la force féminine de la nature. Ils utilisent souvent des quenouilles comme perchoirs. Une étude des qualités des herbes et des caractéristiques des quenouilles fournira également un aperçu supplémentaire.
Les merles sont connus pour jalonner férocement leur propre territoire, et ils chassent souvent tous les autres de leur espèce qui sont dans les environs. Pour cette raison, la vue de deux merles assis ensemble est souvent considérée comme un bon présage. En Europe, les merles ont été associés à saint Kevin, et une histoire raconte qu’ils ont fait leur nid dans sa main. Toujours en raison de cette association, le fait que des merles nichent dans votre environnement est généralement un signe bénéfique. Saint Kevin était connu comme une personne d’une douceur et d’un amour énormes.
Les Européens avaient l’habitude de manger des merles dans une tarte, comme le reflète la comptine. La plupart du temps cependant, des merles vivants étaient cachés dans des coquilles de tarte vides pour amuser les rassemblements. Si le merle est entré dans votre vie comme totem, vous vous ouvrirez à de nouvelles surprises et à une nouvelle compréhension des forces de la Nature lorsqu’elles commenceront à migrer dans votre vie.

Je n’ai absolument aucune idée de ce que la moitié de tout cela signifie, vraiment, mais je trouve cela fascinant. Au moins je suis en bonne compagnie avec St. Kevin.
Ce matin, quand mon bel ami hypnotique est venu à ma fenêtre, j’avais une chanson pour lui. Une aussi courte, mystérieuse et irrésistible.
J’ai attendu qu’il chante pour moi et, après qu’il ait terminé, je lui ai chanté la chanson de Lennon-McCartney – nommée pour Sr Blackbird – :

Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise
Blackbird singing in the dead of night
Take these sunken eyes and learn to see
all your life
y were only waiting for this moment to be free
Blackbird fly, Blackbird fly
Into the light of the dark black night.
Le merle vole, le merle vole
À la lumière de la nuit noire et sombre.
Le merle chante dans la nuit morte
Prends ces ailes brisées et apprends à voler
Toute ta vie
Tu n’attendais que ce moment pour te lever,
Tu n’attendais que ce moment pour te lever,
Tu n’attendais que ce moment pour te lever

Je l’ai chanté doucement, comme une berceuse. À mon grand étonnement, il est resté assis tout le temps, écoutant à travers la vitre de la fenêtre. Il est resté très immobile, bougeant légèrement la tête de temps en temps alors qu’il écoutait attentivement.
Alors qu’il continuait à me regarder, je fus surpris de me surprendre à pleurer. Je me suis soudainement rendu compte que j’avais chanté sa chanson. Celle qu’il m’avait apprise. La version « humaine » de cette chanson.
J’étais inondé par une vague inattendue d’émotions et de sentiments qui accompagnent le don de la compréhension et de la perspicacité. J’étais embarrassé et ravi, tout à la fois. Soulagé et énergisé. Ouvert et vulnérable et commençant à guérir.
Je prends mes ailes brisées et mes yeux enfoncés, et je suis sur le point de voler, avec mon petit frère bien-aimé – celui qui a Alzheimer – dans la lumière d’une nuit noire et sombre.
Je suis encore un peu craintif. C’est un territoire inconnu, non répertorié. Ce n’est pas mon territoire. C’est le pays du merle.
J’ai besoin de me rappeler, cependant, que je survole les eaux qui me relient au Féminin Divin.
J’ai seulement attendu que ce moment se présente.