Les policiers ont l’habitude de trouver des personnes cachées dans des endroits inhabituels pour des raisons inhabituelles.
Mais un homme a donné un choc aux forces de l’ordre à Paris en début de semaine.
L’homme de 30 ans a été trouvé caché dans l’armoire d’un voisin tandis qu’un lionceau était assis sur un lit voisin.
La police a trouvé un autre lionceau dans un appartement de la ville l’année dernière et, au début du mois, un joggeur aux Pays-Bas en a trouvé un abandonné dans une cage dans un champ.
Alors, que se passe-t-il ? La BBC a interrogé des experts du commerce d’animaux sauvages sur ces découvertes.
D’où viennent les lionceaux ?
Les lionceaux détenus illégalement en Europe ont peu de chances d’être nés dans la nature, affirment les responsables.
« Il y a de fortes chances qu’ils soient nés en captivité en Europe », déclare Lois Lelanchon, expert en commerce illégal d’animaux sauvages du Fonds international pour la protection des animaux.
« Ils pourraient provenir de propriétaires privés, d’éleveurs irresponsables, de zoos non accrédités et de cirques sans scrupules », précise-t-il.
M. Lelanchon explique qu’il serait très risqué d’essayer d’introduire clandestinement un animal exotique d’Afrique ou d’Asie, car le commerce est bien réglementé et les agents des douanes sont bien formés.
Mais ce n’est pas impossible, et certaines personnes ont tenté de se faufiler à travers la sécurité des aéroports avec un gros chat dans le passé.
Richard Thomas, du réseau de surveillance du commerce des espèces sauvages Traffic, convient que les lions récemment découverts sont « presque certainement élevés en captivité », mais n’exclut pas complètement qu’ils aient pu être introduits clandestinement depuis l’étranger.
« Il s’agit d’échapper à la détection et à la saisie par tous les moyens possibles pour le contrebandier », dit-il, « qu’il s’agisse simplement de l’animal qui passe inaperçu ou du cas d’un fonctionnaire encouragé à fermer les yeux. »
Qui les achète ?
Des personnes disposant d’un revenu disponible assez important.
Le suspect à Paris cette semaine aurait essayé de vendre l’animal pour 10 000 € (11 470 $ ; 8 835 £) sur les médias sociaux.
« Il est probable que ce soit quelqu’un qui pense que le fait d’en posséder un lui donne un sentiment de puissance et d’invincibilité », dit le Dr Thomas.
« Certains propriétaires sont soit riches et puissants et se considèrent au-dessus de la loi, soit des personnages haut placés dans le monde criminel », ajoute-t-il.
C’est ce qui a semblé être le cas lorsqu’en 2009, la police italienne a saisi un crocodile qui, selon elle, appartenait à un mafieux présumé.
Le Dr Thomas suggère que l’industrie cinématographique pourrait jouer un rôle dans le glamour des animaux exotiques. « Pensez à Al Pacino avec son tigre de compagnie dans Scarface ou au méchant du film Skyfall avec son dragon de Komodo », dit-il.
Mais M. Lelanchon dit que l’ignorance pure et simple est une autre raison pour laquelle les gens achètent des oursons de grands félins.
« Les gens qui pensent que les oursons de lion sont très jolis, exotiques, cool et différents , » dit-il. « Mais ils ne prennent pas en compte les considérations de bien-être animal et de sécurité qu’implique la possession d’un lion. »
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Pourquoi est-ce une mauvaise idée ?
Eh bien, ce sont des animaux sauvages dangereux, pour commencer.
« Contrairement aux chiens, ces animaux n’ont pas été apprivoisés par des siècles d’élevage domestique », dit le Dr Thomas. « Il est très peu probable qu’ils deviennent apprivoisés, même s’ils sont élevés par des humains dès leur plus jeune âge. »
« Les animaux sauvages restent sauvages et ils peuvent être dangereux », affirme M. Lelanchon. « Ils peuvent mettre en danger leurs propriétaires et les autres personnes qui les entourent, surtout s’ils s’échappent. »
Et ils peuvent s’échapper. En 2011, la police de l’État américain de l’Ohio a tiré et tué un certain nombre d’ours, de loups, de tigres et de lions après qu’ils aient été libérés de leurs enclos dans un zoo privé.
Un autre facteur à prendre en compte est le bien-être et les besoins complexes d’un grand félin.
« La plupart des propriétaires privés ne peuvent pas fournir le bon bien-être à ces animaux », dit M. Lelanchon. « Les lions ne mangent pas de nourriture pour chiens, évidemment, et ils ont besoin de beaucoup de terrain pour faire de l’exercice. »
« Ce n’est pas une fin très heureuse pour la plupart d’entre eux », ajoute-t-il.
Que se passe-t-il lorsqu’ils sont retrouvés ?
Les propriétaires sont susceptibles de se débarrasser d’un gros chat lorsqu’il grandit et devient ingérable, dit le Dr Thomas.
Il cite l’exemple récent des Pays-Bas et dit que c’est probablement ce qui s’est passé là-bas.
Alternativement, l’animal peut être remis volontairement aux autorités, mais M. Lelanchon dit que c’est moins courant parce que le propriétaire fera presque certainement face à des accusations criminelles.
Si la police trouve un petit, alors la principale priorité est de vérifier son bien-être.
« Lorsqu’il est confisqué, il fait l’objet d’un contrôle sanitaire par un vétérinaire pour évaluer l’état de l’animal et rechercher d’éventuelles preuves de cruauté », explique M. Lelanchon.
« S’il est en bon état, alors l’étape suivante consiste à chercher une structure de placement », explique-t-il. « Il peut s’agir d’un centre pour la faune sauvage, d’un zoo ou d’un sanctuaire. »
Si une installation appropriée est trouvée, l’animal peut alors être relogé.
C’est ce qui est arrivé au lionceau décharné qui a été trouvé dans un appartement vide à Paris l’année dernière.
Il a été rehomé dans une réserve animale en Afrique du Sud par des responsables de la faune sauvage. Donc, dans ce cas au moins, il y a eu une fin heureuse à l’histoire.