Classification | Symbiose de l’ambroisie

Meet the Beetles : Classification (2009)

Fig : Les nombreuses origines indépendantes de l’alimentation en ambroisie mises en évidence sur une classification des coléoptères scolytines et platypodines par S. L. Wood (Wood, 2007). L’arbre ne provient pas d’une analyse phylogénétique, mais c’est la classification la plus largement acceptée.

Les coléoptères de l’ambroisie ne constituent pas un groupe monophylétique. Ils constituent un ensemble de clades d’élevage de champignons ayant évolué indépendamment au sein des charançons (Curculionidae). La stratégie de culture de champignons a évolué à de nombreuses reprises dans de multiples groupes de scolytes et de charançons saprophages. Pour le meilleur traitement de leur évolution, voir Farrell et al. (2001). Trois de ces groupes de fongicoles se sont énormément diversifiés : les tribus Xyleborini et Corthylina, et la sous-famille Platypodinae. Le schéma de dénomination de ces groupes est actuellement en évolution, la classification des genres la plus autorisée est celle d’Alonzo-Zarazaga &Lyal (2009).

Les groupes suivants de coléoptères scolytines et platypodines contiennent au moins quelques espèces d’ambroisie : Platypodinae, Xyleborini, Corthylina, Xyloterini, Scolytoplatypodini, Premnobiini, Scolytini (Camptocerus), Cryphalini (plusieurs Hypothenemus tropicaux), Bothrosternini (certains Eupagiocerus), Hyorrhynchini (Sueus), Ctenophorini (Scolytodes unipunctatus), et probablement d’autres. Il existe un certain nombre d’autres coléoptères qui dépendent fortement de leurs symbiotes fongiques, comme Dendroctonus frontalis, mais ils sont surtout considérés comme des scolytes se nourrissant de phloème. D’autres scolytes sont strictement fongivores, mais ils doivent trouver leur nourriture fongique dans l’environnement, plutôt que de la transporter avec eux en tant que symbiote. Un exemple est Trischidias exigua (Cryphalini)(Deyrup, 1987).

Fig : Quelques groupes peu communs de coléoptères ambrosia. De gauche à droite : Camptocerus anaepennis (Scolytini), Hypothenemus sp. ambrosien (Cryphalini), Scolytoplatypus papuanus (Scolytoplatypodini), Treptoplatypus solidus (Platypodinae). Photos Sarah Smith (1), J.H. (2-4).

La tribu des Xyleborini est l’un des groupes de coléoptères à ambroisie qui se diversifie le plus rapidement, qui est le plus largement distribué et qui est probablement le plus important sur le plan écologique et économique. Biologiquement, ce groupe est clairement défini par la combinaison d’un système génétique haplodiploïde dans lequel les mâles sont haploïdes, incapables de voler et souvent nains, d’une consanguinité extrême et d’une habitude ambrosienne obligatoire. Bien que ces caractéristiques biologiques se retrouvent ailleurs chez les Scolytinae, leur présence combinée chez les Xyleborini est unique. On suppose également que ces caractéristiques biologiques sont à l’origine d’une radiation rapide qui a produit près de 1 400 espèces depuis le début de l’Oligocène (Jordal et al., 2000). La diversification rapide et la consanguinité sont toutes deux des causes probables de limites d’espèces peu claires et d’un manque relatif de caractères morphologiques clairement définissables.

Le nouvel âge de la recherche sur l’ambroisie (2017)

Il y a près de dix ans, nous écrivions le texte ci-dessus. Depuis lors, la communauté de recherche sur la symbiose de l’ambroisie a explosé (il y a au moins un article publié à ce sujet chaque semaine). Notre propre équipe à l’Université de Floride est maintenant si grande qu’il est difficile pour une seule personne de se tenir au courant de tous nos projets individuels. Nous avons découvert plusieurs nouveaux mutualismes coléoptères-champignons (notamment Flavodon et Afroraffaelea), adopté pleinement les outils génomiques, amassé la plus grande collection de coléoptères d’ambroisie cryoconservés et redéfini l’ensemble du système symbiotique : il n’y a pas une, mais plusieurs symbioses d’ambroisie. Nous avons rédigé une revue des connaissances actuelles sur le système. Cette étude comprend l’image ci-dessous, un résumé sous forme de bande dessinée de ce que nous savons sur la diversité et l’identité des coléoptères de l’ambroisie. N’hésitez pas à la télécharger et à l’utiliser, mais ne vous y attachez pas trop, car le Dr Andrew Johnson est déjà en train de refaire la phylogénie des scolytines.

Diversité des coléoptères à ambroisie. Les formes jaunes indiquent les mycangies.

Deyrup, M. (1987) Trischidias exigua Wood, nouveau aux États-Unis, avec des notes sur la biologie du genre. Coleopterist Bulletin, 41, 339-343.

Farrell, B.D., Sequeira, A.S.O., Meara, B.C., Normark, B.B., Chung, J.H., & Jordal, B.H. (2001) The evolution if agriculture in beetles (Curculionidae : Scolytinae and Platypodinae). Evolution, 55, 2011-2027.

Jordal, B.H. (2002) Elongation Factor-1a resolves the monophyly of the haplodiploid ambrosia beetles Xyleborini (Coleoptera : Curculionidae). Molecular Insect Biology, 11, 453-465.

Wood, S. L. (2007) Bark and Ambrosia Beetles of South America (Coleoptera : Scolytidae). Musée des sciences de la vie Monte L. Bean, Université Brigham Young, Provo, UT, 900 p.

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