Baphomet

Image d’un Baphomet, avec un pentagramme sur le front, 1896. Courtesy Fortean Picture Library.

Baphomet

(religion, spiritisme et occulte)

En 1307, l’une des accusations portées par Philippe IV de France contre les Templiers, dans le but de mettre la main sur leurs énormes richesses, était qu’ils adoraient une image sous forme de crâne humain nommée Baphomet. On suppose qu’il y avait un certain nombre de ces crânes, ou même des têtes humaines entières, un conservé dans chacun des centres templiers.

Le nom de Baphomet est d’origine inconnue. Il a été suggéré par Montague Summers qu’il vient des mots grecs baphe et metis, signifiant « absorption dans la sagesse ». D’autres y voient une corruption du nom Mahomet (Mohammed) à Bahomet en Provence, patrie des Cathares, ou Albigeois, avec lesquels les Templiers sont parfois liés.

À la suite des attaques contre les Templiers, leur chef et grand maître, Jacques de Molay, fut brûlé sur le bûcher. Il était accusé d’adorer le diable, d’hérésie et d’homosexualité. Sous la torture, seuls douze des 231 chevaliers examinés ont admis connaître la tête ou le crâne. Certains l’ont décrit comme un simple crâne, d’autres comme une tête en bois, d’autres encore comme une tête en métal. Il a également été décrit comme ayant des pieds ou des seins, ou comme étant barbu. Quelle que soit la description, le consensus semble avoir été qu’il était adoré et considéré comme un apporteur de fertilité et d’abondance.

Joseph von Hammer-Purgstall croyait que les Templiers étaient, en réalité, des « gnostiques », ou des hérétiques secrets. Il se référait à des objets d’art du XIIIe siècle, consistant en diverses statues, gobelets et coffres, représentant des figures androgynes, souvent avec un crâne aux pieds, et arborant le symbole du pentagramme. Tel que dessiné par le magicien français du XIXe siècle Eliphas Levi, Baphomet était une figure humaine avec une tête et des pattes arrière en forme de cornes de chèvre, et des ailes de chauve-souris. Une torche se tenait entre les cornes, un caducée s’élevait comme le phallus, et un pentagramme était inscrit sur le front de la chèvre.

Doreen Valiente souligne qu’il y avait des similitudes entre ces représentations, les descriptions du Baphomet des Templiers, et les divinités reconnues dans la sorcellerie. Par exemple, les divinités wiccanes sont considérées comme des figures de fertilité, ou des porteurs de vie. Elles sont associées à un dieu cornu et à une déesse. En outre, le pentagramme est utilisé par les sorcières.

Valiente poursuit en soulignant qu’il existe fréquemment des « cercles intérieurs » aux ordres magiques. Tel a pu être le cas des Templiers, à en juger par des déclarations comme celle de l’un des accusés, Stephen de Staplebridge, qui a admis qu’il y avait « deux professions dans l’ordre du Temple, la première licite et bonne, la seconde contraire à la foi. » Il a été admis à la « profession » intérieure un an environ après son initiation initiale chez les Templiers.

Il n’était pas rare que les divinités soient pensées comme androgynes. L’un des titres de Dionysos était Diphues, ou « double sexe ». Mithra était parfois présenté ainsi. Le dieu syrien Baal était aussi parfois présenté comme androgyne.

Aleister Crowley prit le nom de Baphomet, en tant que membre de l’Ordo Templis Orientalis, une société secrète axée sur les pratiques sexuelles, formée en Allemagne à la fin du XIXe siècle.

Bien que le dessin d’Eliphas Levi soit populairement reproduit et souvent associé à la Sorcellerie, à travers le symbolisme mentionné ci-dessus, il ne fait en réalité pas partie de la Sorcellerie en soi. Certaines sorcières individuelles le reconnaissent comme une représentation d’une divinité de fertilité wiccane, tandis que d’autres l’abhorrent.