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Lois Jim Crow

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Les lois de ségrégation et de privation de droit de vote connues sous le nom de « Jim Crow » représentaient un système formel et codifié d’apartheid racial qui a dominé le Sud américain pendant trois quarts de siècle à partir des années 1890. Ces lois touchaient presque tous les aspects de la vie quotidienne, imposant la ségrégation dans les écoles, les parcs, les bibliothèques, les fontaines à eau, les toilettes, les bus, les trains et les restaurants. Les panneaux « Whites Only » et « Colored » rappelaient constamment l’ordre racial imposé.

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Des panneaux tels que « Colored Waiting Room » rappelaient constamment aux voyageurs l’ordre racial imposé. Credit : Library of Congress

En théorie juridique, les Noirs recevaient un traitement « séparé mais égal » en vertu de la loi – en réalité, les installations publiques pour les Noirs étaient presque toujours inférieures à celles des Blancs, quand elles existaient. En outre, les Noirs se voyaient systématiquement refuser le droit de vote dans la plupart des régions rurales du Sud par l’application sélective de tests d’alphabétisation et d’autres critères à motivation raciale.

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Panneau dans une gare routière Greyhound à Rome, GA. Credit : Library of Congress

Le système Jim Crow était soutenu par les fonctionnaires du gouvernement local et renforcé par les actes de terreur perpétrés par les Vigilantes. En 1896, la Cour suprême a établi la doctrine du séparé mais égal dans l’affaire Plessy contre Ferguson, après qu’un Noir de la Nouvelle-Orléans ait tenté de s’asseoir dans un wagon réservé aux Blancs.

En 1908, le journaliste Ray Stannard Baker a observé qu' »aucun autre point de contact entre les races n’est autant et aussi âprement discuté parmi les Nègres que le wagon Jim Crow. » Lorsque les voyages en bus se sont généralisés dans le Sud au cours de la première moitié du 20e siècle, ils ont suivi le même schéma.

« Voyager dans le Sud ségrégué pour les Noirs était humiliant », se souvient Diane Nash dans son interview pour Freedom Riders. « Le fait même qu’il y ait des installations séparées revenait à dire aux Noirs et aux Blancs que les Noirs étaient si sous-humains et si inférieurs que nous ne pouvions même pas utiliser les installations publiques que les Blancs utilisaient. »

Le transport en commun était un élément central de la ségrégation dans le Sud, comme en témoigne le pamphlet du Congress of Racial Equality (CORE) de 1947 et la chanson de Bayard Rustin, « You Don’t Have to Ride Jim Crow ». Empêcher les Blancs et les Noirs de s’asseoir ensemble dans un bus, un train ou un trolley peut sembler insignifiant, mais il s’agit d’un maillon supplémentaire d’un système de ségrégation qui doit être défendu à tout moment, sous peine de s’effondrer. Le transport en commun était donc un point d’attaque logique pour les ennemis de la ségrégation, dans les tribunaux et dans les bus eux-mêmes.

Il faudra plusieurs décennies d’actions en justice et des mois d’actions directes non violentes avant que ces efforts n’atteignent le résultat escompté.